Message Gérard Larcher

Message de M. Gérard Larcher, président du Sénat

Victor Hugo, un grand écrivain, un parlementaire chevronné appartenant au patrimoine de l’humanité

Voici 30 ans, Monsieur Daisaku Ikeda a acquis le château des Roches, à Bièvres, pour y créer la Maison Littéraire de Victor Hugo.

Les quelque 4 500 pièces recueillies patiemment au fil des années – livres, gravures, photographies, lettres, manuscrits – sont autant de témoignages émouvants du plus célèbre des auteurs français.

Le lien qui unit le Sénat à Victor Hugo a tout naturellement amené la Haute Assemblée et cette Maison Littéraire à collaborer dans le cadre d’expositions communes.

Homme aux multiples facettes, Victor Hugo, fut non seulement un illustre poète, un grand écrivain, mais aussi un politique engagé : Pair de France, député, finalement sénateur de 1875 à sa mort en 1885, il éleva le mandat parlementaire à son plus haut niveau de dignité.

Victor Hugo fut de tous les combats, du suffrage universel à la liberté de la presse, de l’abolition de la peine de mort à la réforme de la magistrature, de l’instruction gratuite et obligatoire aux droits de la femme.

Partisan du bicamérisme, il refusa de voter la Constitution de la IIe République du 4 novembre 1848 qui instituait une assemblée unique. « La France gouvernée par une assemblée unique ; c’est-à-dire l’océan gouverné par l’ouragan. » Choses vues (4 novembre 1848)

Entré au Sénat aux côtés de Gambetta, il se battit avec acharnement pour l’amnistie des Communards, il prit immédiatement la tête du combat pour l’établissement de la République.

La République, en laquelle il croyait, était à la fois le prolongement du Siècle des Lumières, la souveraineté populaire, le suffrage universel, le Gouvernement de tous par tous, l’État de droit, la condition de la liberté dans toutes ses dimensions et la justice sociale.

Victor Hugo siégea au Sénat jusqu’en 1885. Il fut l’incarnation de la liberté, de l’égalité sociale et de la fraternité. Le chemin politique qu’a parcouru Victor Hugo est assurément rare. Il est, dans son cas, d’autant plus admirable.

Ce parlementaire chevronné, ce héros romantique appartient sans conteste au patrimoine de l’humanité. C’est une part de ce patrimoine que cette Maison Littéraire nous permet de retrouver.