COLLECTION
La collection de la Maison Littéraire de Victor Hugo comporte aujourd’hui plus de 6 500 pièces : livres, gravures, photographies, lettres, manuscrits, copeaux.
Les copeaux sont des brouillons que Victor Hugo écrivait instantanément lorsqu’une idée ou une intuition lui venait à l’esprit. Il les notait immédiatement sur tout ce qui était à la portée de sa main : une enveloppe, la page de garde d’un livre, le dos d’un télégramme, etc.
La Maison Littéraire possède « l’épreuve d’imprimerie » des Misérables, entièrement corrigée à la main par Victor Hugo, c’est à dire l’exemplaire unique au monde comportant les dernières modifications avant « l’édition originale » de ce chef d’œuvre. Nous avons également « l’épreuve d’imprimerie » des Contemplations, qui comporte le manuscrit de la préface ainsi que de très nombreuses corrections de la main de Victor Hugo et de Noël Parfait, qui avait la charge de l’édition de Bruxelles. Cette œuvre marque le retour de Victor Hugo à la littérature et à la poésie pure depuis la mort de sa fille en 1843.
Les textes étaient travaillés de nombreuses fois jusqu’à la version définitive, qu’on appelle le « manuscrit ». Ce dernier était recopié au propre, relu et corrigé par Victor Hugo, et c’est cette copie qui était envoyée à l’éditeur. Hugo recevait en retour une « épreuve d’imprimerie ». Il vérifiait de nouveau tout, la ponctuation, la mise en page, le caractère des titres, mais parfois aussi il retravaillait le texte en lui donnant une nouvelle dimension. Ces corrections, recopiées, étaient renvoyées à l’éditeur qui pouvait alors imprimer la première édition dite « originale ».
Compte tenu de leur importance historique, culturelle et littéraire, ces pièces ont été classées « Trésors Nationaux » au titre des monuments historiques par le ministère de la Culture et de la Communication, ainsi que trois autres documents appartenant à notre collection : « l’épreuve d’imprimerie » de La Légende des siècles, corrigée par Victor Hugo, qu’il avait offerte à Juliette Drouet avec une dédicace bouleversante éclairant d’une manière exceptionnelle, l’action courageuse de Juliette lors de leur fuite en Belgique ; le projet de décret manuscrit de Victor Hugo pour l’amnistie générale des communards, afin de créer les conditions de la réconciliation nationale ; enfin la dernière phrase écrite de la main de Victor Hugo trois jours avant sa mort : « Aimer, c’est agir » signé « Victor Hugo » .
Le classement, en tant que « Trésors Nationaux » de ces cinq pièces capitales pour l’histoire littéraire universelle, est une reconnaissance de la qualité remarquable de la collection de notre musée ainsi que du travail de protection et de conservation du patrimoine culturel réalisé par la Maison Littéraire et voulu par son fondateur Monsieur Daisaku Ikeda qui disait lors de l’inauguration :
« Je souhaite que cette maison permette de renforcer encore davantage les liens entre les différentes cultures, et je serais heureux si elle permettait à l’âme immortelle du grand poète de conduire les hommes vers l’universalité. »